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Artisanat : Alice Declercq, restauratrice d’objets d’art amiénoise

Le 11/12/2021 0

Dans Artisanat

Perchée dans son atelier de la rue Saint Fuscien à Amiens, Alice Declercq travaille depuis décembre à la restauration d’objets d’art de particuliers, antiquaires et collectionneurs des Hauts-de-France et d’ailleurs.

Alice cultive sa passion pour l’histoire de l’art depuis l’enfance. Jeune, elle arpente les couloirs du musée de Picardie avec sa mère, professeur d’histoire-géo et son grand-père lui offre ses premiers crayons de couleur, « je ne voulais pas faire que du théorique » explique-t-elle. C’est pourquoi, elle s’oriente vers une formation de restauratrice d’œuvres d’art à l’école Saint-Luc de Liège. Elle y découvre la céramique, « au début je voulais plutôt faire de la restauration de tableaux et j’ai eu un vrai coup de cœur » confie-t-elle. Au terme de son master qu’elle obtient en 2014, elle rencontre une restauratrice parisienne qui va la prendre sous son aile. Elle travaillera près de six ans dans un atelier partagé de la région parisienne, avant de partir en décembre dernier pour installer son propre atelier à Amiens.

Une histoire de puzzle

Alice a pris ses quartiers pendant le confinement du mois de novembre. Elle retrouve une région et des gens qu’elle connaît bien, « j’avais à cœur de démarcher une clientèle du nord de la France » précise-t-elle. Alice maîtrise aussi bien les techniques de restauration illusionniste qui permettent de rendre à l’objet son aspect d’origine, que la restauration dite muséale où la restauratrice « ne cherche pas à masquer l’histoire de l’objet ».

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Alice Leclerq, restauratrice

La restauration d’un objet cassé est un travail minutieux qui demande du temps et de la patience, des caractéristiques qu’Alice embrasse pleinement, « j’adorais les puzzles quand j’étais petite, je peux passer des heures à chercher des petits tessons, à savoir comment il va se remettre ». S’il faut du temps pour redonner vie à un objet, le travail de la restauratrice est loin d’être routinier. D’abord, parce que les objets à restaurer sont divers que ce soit par la taille, la matière et l’âge, « parfois c’est impressionnant on a une pièce dans les mains qui date du 18ème siècle ! On a aussi de toutes petites choses comme des fèves et parfois on a des vases monumentaux ». Puis, parce que les nombreuses étapes de la restauration amènent Alice à employer différentes techniques qui vont du ponçage, au moulage en passant par la peinture.

Un art humble

Si Alice voit parfois passer des objets de valeur entre ses mains, la restauratrice fait avant tout preuve d’humilité « il y a un principe en restauration : il faut que ce soit réversible. Il faut qu’on puisse retirer ce qu’on a fait. Il ne faut pas que ça endommage l’objet, alors on adapte les colles, le bouchage, il ne faut pas que le mastic soit plus dur que l’objet, si ça casse ça ne doit pas être l’objet mais le mastic. C’est un métier assez humble ». Alice qui dit ne pas être « créatrice » trouve satisfaction à redonner une seconde vie aux objets, « on est content de soi à la fin d’avoir remis l’objet comme il était, on est content de le rendre aux clients qui sont heureux de retrouver leur objet tel qu’il était avant » affirme-t-elle.

Passage de témoin

La crise sanitaire n’a pas épargné le travail de la restauratrice qui a quasiment stoppé son activité lors du premier confinement. Surtout, l’annulation des salons des métiers d’art et des antiquaires pousse Alice à chercher d’autres manières de se faire connaître en développant ses réseaux sociaux. Elle qui a découvert sa passion pour la céramique et l’histoire de l’art grâce aux autres souhaite à son tour transmettre à la nouvelle génération : « J’aimerais bien avoir des stagiaires et je voudrais développer des stages d’initiation pour les adultes. Ils pourraient venir avec leurs propres objets et apprendre quelques techniques de base pour les restaurer ».

Pour en savoir plus sur le travail d’Alice, vous pouvez consulter son site internet.

Retrouvez les goûts et les couleurs d’Alice ici.

Julien Benesteau

Crédit photo Léandre Leber

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