Gilles Acloque, un regard neuf sur l’antiquité

“Je travaillais dans les ressources humaines il y a encore quatre ans !” C’est une phrase résumant bien le parcours atypique de Gilles Acloque, désormais antiquaire. Il a en poche un diplôme d’Histoire de l’art et de commerce, à priori, aucun rapport ! Aujourd’hui l’Amiénois a réussi à allier ses deux formations en devenant antiquaire. “Je voulais que ma passion pour l’art et les beaux objets deviennent mon métier”. Arrivé à la cinquantaine, il sentait que sa passion l’appelait et qu’il devait se reconvertir professionnellement. Le timing n’a cependant pas été de son côté “Je suis tombé sur les gilets jaunes et le Covid, cela ne m’a pas tellement aidé !” dit-il en riant. Il évoque aussi les difficultés inhérentes liées au fait de se lancer à son compte : "Il faut être prêt à vivre sans revenu un certain temps et appréhender les ficelles d’un environnement qu’on ne connaît pas”. Les débuts ont été semés d'embûches mais l’antiquaire expose et vend aujourd’hui ses trouvailles à La Halle des Antiquaires à Longueau avec deux autres confrères. Un avantage pour partager les frais du local mais aussi pour l’émulsion d’idées “Il y a plus d’idées dans trois têtes que dans une, on vient tous d’horizons différents on a donc une vision différente du métier". Il a son propre stand dénommé “Antic Idées”. L’antiquaire a fait du chemin puisqu’il a exposé ce week-end à la dix-septième édition du Salon des Antiquaires et belle brocante organisé par Mégacité, qui comptait notamment cinquante marchands, vingt-cinq exposants vinyl et a accueilli environ quatre mille visiteurs.

Gilles est un antiquaire moderne, il vit avec son temps et est heureux que le métier d’antiquaire se démocratise via des émissions télés à l’instar d’”Affaires Conclues”  sur France 2 (où vous avez d’ailleurs pu voir une figure bien connue de Dicilà, Alice Declercq, restauratrice d’art !) ou par le biais d’internet “Je trouve ça très bien qu’on parle des objets et du métier d’antiquaire publiquement, cela permet de nous faire connaître et de créer un renouveau en intéressant des personnes qui n’y seraient pas venues d’elles même”. Cette vague de renouveau prend effet concrètement puisque, généralement, les clients des antiquaires sont des personnes assez âgées de plus de soixante ans. Le samarien voit arriver une nouvelle clientèle plus jeune, des trentenaires, quarantenaires ne voulant plus se contenter des meubles standardisés suédois.

Pour trouver de beaux objets, il faut chiner, ce que s'évertue à faire Gilles en allant chez des particuliers ou dans des ventes publiques. Il se doit de ne négliger aucune piste pour débusquer de belles pièces. Eclectique, il n’est pas spécialisé dans une période en particulier comme beaucoup d’antiquaires, il sait trouver le beau là où il est peu importe la période “Je suis un antiquaire généraliste, je ne me fixe pas sur une seule période, globalement je cherche des pièces qui vont du XVIIeme au XXeme siecle”. Gilles n’est pas à la quête d’un “graal”, il est certain qu’il serait ravi de trouver un objet portant une signature de renom, cependant ce n’est pas sa motivation principale. “Je ne suis pas en quête de LA pièce rare, du graal, mon plaisir est de vendre de beaux objets à des clients qui sont ravis”. Amateur d’art ou simplement de beaux objets ayant une histoire, il ne vous reste plus qu’une chose à faire, aller à la rencontre de Gilles Acloque, il aura certainement de quoi vous émerveiller dans la Halle de Longueau.

La Halle des Antiquaires : 7 rue du 11 Novembre 1918, 80330 Longueau 

Horaires d’ouverture : du vendredi au dimanche de 14h à 19h

Interview et photos : Léandre Leber

Rédaction : Ryad Hammoud