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Jordan Cambraye, l'artiste charpentier !

Le 05/05/2022 0

Dans Illustration

Repéré sur Instagram, Jordan Cambraye, de métier charpentier constructeur bois, a basculé dans une autre forme d’art : l’illustration.

Jordan travaille de ses mains. Pansement à l’appui. À seulement 30 ans, il laisse un long parcours derrière lui. Carreleur dans l’entreprise familiale, il part vivre à Lille à l’âge de 18 ans. Formé chez les compagnons du devoir, c’est finalement à Amiens qu’il trouve sa terre d’accueil. 

Le hasard fait bien les choses puisque c’est un ami qui lui fait découvrir Amiens. Séduit par la ville, il y vit aujourd’hui depuis 4 ans. C’est incontestablement l’ambiance et l’architecture de la ville qui l’ont retenu. “ Ce côté grand village me plaît beaucoup.” C’est aussi dans notre belle capitale picarde qu’il rencontre sa compagne, Laurène.

La naissance d’une passion

Jordan commence le dessin à la suite d’un accident du travail. D’une opération. Il nous raconte :  “Suite à une chute, je me suis cassé le talon en plusieurs morceaux. S’est ajoutée une maladie neuropathique. J’ai dû retourner chez mes parents quelque temps.  Je devais me remettre sur pieds”.

Plâtré, il réalise toujours des petits croquis en rapport avec son métier. Ensuite,” j'ai commencé à prendre un stylo, un papier. Je faisais des dessins à main levée.” Le geste s’est amélioré. Il s’est approprié divers outils : règles, équerres, etc. 

Repéré par une galerie sur Lille, il leur a rapporté une dizaine de dessins. Très rapidement, les opportunités augmentent et de fil en aiguille, il entre dans un cercle de galeries. Quelques expositions.

Un besoin thérapeutique

Aujourd’hui, Jordan dessine quand il veut.Toujours en musique. Il allie travail, passion et vie de famille. Ses illustrations restent un complément. Lorsque l’envie lui vient, il démarche lui-même les galeries pour des petits projets.  Au-delà du complément financier, le besoin de dessiner lui fait du bien. Il s’enferme dans sa bulle et prend son crayon.  “ Lorsqu’il y a beaucoup de stress, ça permet de me libérer. C’est un peu thérapeutique.

Un travail de précision

La couleur ? Non. Pour Jordan, cela a toujours été le crayon noir et ses quelques teintes de gris. Il l’a d’ailleurs apprivoisé en dessinant les traits de charpente, très compliqués à réaliser : il faut savoir les comprendre et les mettre en œuvre. Il nous raconte : “ C’était des tracés au crayon de papier repassés au crayon noir.” 

Proche d’un travail d'ingénierie, cette inspiration lui vient de son attrait pour la science-fiction. Films, séries, etc. il est un grand fan de Star Wars ! Son travail est millimétré. Il nous le décrit comme “ un peu maladif ”.  Il fait le lien avec la précision et l’attention demandées sur les chantiers. Du haut des échafaudages, il adore voir les structures, les grandes usines, leur fonctionnement etc. Sources d’inspiration.

Visuellement, le crayon lui indique la direction à prendre. Le premier jet, "le schéma. “ Pour certains dessins, il part même du bas sans connaître le haut. Chaque dessin est une nouvelle construction.

Entraînée dans son univers, Laurène, sa compagne, témoigne fièrement : “ J’aime beaucoup ce qu’il fait. Je suis très fière de son travail. On retrouve dans notre quotidien toute sa méticulosité. Pas autant pointilleux que sur papier et heureusement car je suis tout l’inverse.” Sa force critique est somme toute une réelle force pour notre artiste.

D’ailleurs, Jordan nous l’a rétorqué : “ Elle est beaucoup derrière moi. Elle regarde beaucoup et s'intéresse. Elle m’aide beaucoup. Quand j’ai des doutes sur ce que je fais, elle est toujours là pour me pousser. Son avis compte beaucoup.

“ Jules Verne, je connais ”

Travailler sur le thème “Jules Verne” ? Jordan a été inspiré. Il a d’ailleurs récupéré l’un de ses livres chez ses grands-parents. “ Je suis en train de le relire en ce moment.” Jules Verne, c’est aussi le Nautilus. Quelque chose qui correspond beaucoup à l’univers de notre illustrateur. Il nous parle de ses 4 illustrations. 

Octopus, la première, est propre à Jules Verne. À 20 milles lieux sous les mers. Jordan le voit comme un personnage. “ J’ai voulu créer une machine, très métallique” nous explique t-il. 

Le second dessin est inspiré de la boussole. Une rose des vents. Le voyage reste l’inspiration de notre artiste. Nous pouvons même imaginer l’un des héros de Jules Verne la prendre dans ses mains. Imaginer le bruit horloger. De la vapeur qui en sort.

Le troisième, 3 ballons qui portent une plateforme. “ Une usine mobile qui pourra se déplacer partout” image Jordan.

Au moment de notre rencontre, Jordan n’a aucune idée de la 4ème illustration ni même une idée générale. Visage mécanique ? Sa découverte est une réelle surprise. En tous cas, ses premières ébauches semblent lui ouvrir de nouvelles inspirations.

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Interview : Léandre Leber
Rédaction : Cléa Ivain
Photos : Kevin Devigne

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