Quand elle commence à parler, il est impossible de ne pas être retenu par cette voix singulière, qui porte, et qui investit l'entièreté de la pièce. Les phrases de l’Amiénoise sont entrecoupées d’expressions locales. On peut le dire, elle n’a pas sa langue (picarde) dans sa poche ! Née à Villers-Faucon dans les années cinquante, la Samarienne est imprégnée de picard depuis son plus jeune âge : «c’est le parler de mon enfance, c’est la langue de mon papa, de la même manière qu’on ne renie pas ses parents, on ne renie pas ses origines, on ne renie pas sa langue». Françoise a un amour infini pour le parler de sa jeunesse.
Elle le transmet et le fait vivre depuis quelques années. La découverte de L’Agence Régionale pour la Langue Picarde (ARLP) l'amènera à participer activement à sa sauvegarde et sa transmission «quand j’étais enfant, on n’avait pas le droit de parler notre langue, alors qu’elle fait le sel de notre culture». Elle deviendra alors Vice-présidente de l’ARLP, et commencera une nouvelle vie : sa première mission sera d’aller à la rencontre de Michou à Montmartre.